{ L'Intelligence Artificielle }

L’Intelligence Artificielle, on en entend parler presque tous les jours depuis quelques mois, Chat GPT, Mid Journey, Dall-E, ces IA (Intelligence Artificielle) ou AI en anglais qui vont révolutionner nos vies, détruire nos emplois et même enclencher la fin du monde à la manière des Terminator de James Cameron à en croire Stephen Hawking ou Elon Musk.

Je vous propose de faire le point et de comprendre de quoi il s’agit en attendant le jour du jugement dernier.

L'Intelligence Artificielle

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Pour ceux qui ne liront pas cet article jusqu’à la fin, on peut résumer en disant que les Intelligences Artificielles sont les sciences de l’informatique et de la robotique dont les technologies ont pour but d’imiter l’intelligence humaine voire de la dépasser. Certains adeptes de science-fiction au cinéma pensent, même, que nous vivons à l’intérieur de la plus importante « intelligence artificielle globale » que serait la matrice, la simulation informatique que Néo tente de combattre dans la saga des films Matrix.

Plus sérieusement, l’intelligence Artificielle est un ensemble de technologies, très vaste et révolutionnaire, basé sur les outils informatiques et la programmation. Le but de ces technologies est de créer des systèmes, des programmes, des machines et autres robots, capables de réaliser des tâches rébarbatives ou très complexes nécessitant une intelligence humaine.

En effet, jusqu’à récemment, les robots se contentaient de faire ce qu’on leur demandait sans réfléchir : transporter un objet d’un point A à un point B, peindre ou visser des pièces dans l’industrie, ou encore être pilotés à distance (drones militaires, robot Martien) etc. Si on change la position du point A ou B, il faut reprogrammer le robot. Idem pour les calculs mathématiques, on programme la fonction et la machine l’exécute bêtement. Pas de fonction, pas de calcul ! L’ordinateur actuel ne fait que ce qu’on lui demande.

L’intelligence artificielle va trouver la meilleure fonction ou méthode pour obtenir une réponse à un problème en partant des données, en totale autonomie, tout comme le font les humains.

Un peu d’histoire ?

De même que la science-fiction est très souvent capable de prévoir le futur avec 70 ans d’avance ( les voitures volantes, l’homme voyageant dans l’espace, les robots soldats, les usines de bébés…), l’intelligence artificielle a été imaginée il y a près de 70 ans en même temps que les premiers ordinateurs.

En 1943, les scientifiques Warren McCullough et Walter Pitts publient un article dans lequel il présentent le premier modèle mathématique pour la création d’un réseau de neurones. Quelques années plus tard, en 1950, Marvin Minsky et Dean Edmonds, étudiants de Harvard créent le premier ordinateur à réseau de neurones appelé SNARC. L’intelligence Artificielle pointe le bout de son nez…

La même année, Alan Turing publie le Turing Test qui est encore aujourd’hui le test de référence pour les IA. L’idée d’Alan Turing repose sur une seule question qui va changer le monde et marquer l’histoire de la révolution numérique « Une machine peut-elle penser ? », il devient alors le « Père de l’IA »

C’est en 1956 que l’intelligence artificielle est définitivement entrée dans les livres d’histoire lors de la conférence « Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence. » juste après qu’Arthur Samuel ait créé un programme capable d’apprendre à jouer aux échecs de manière autonome en 1952.

L’évolution de l’IA va connaître des hauts et des bas, sur fond de guerre froide et industrielle opposant les grandes puissances déjà préoccupées par la guerre des étoiles, jusqu’en 1997 où l’IA Deep Blue d’IBM triomphe du champion du monde d’échecs Gary Kasparov.

Pour la première fois, l’Homme est vaincu par la machine, et la course à l’évolution technologique, notamment informatique avec l’arrivée de l’internet généralisé et des ordinateurs dans tous les foyers, va relancer le développement des IA. En quelques années seulement, les IA s’installent dans les moteurs de recherche comme Google, dans nos smartphones, dans l’industrie des jeux vidéo, dans la recherche scientifique, militaire et tant d’autres domaines …

L’inépuisable source de données constituée grâce à internet, les réseaux scientifiques, les plateformes de vidéos, les banques d’images, toutes ces informations vont permettre d’alimenter le Deep Learning (l’apprentissage profond en langue de Molière) et par la même occasion propulser les IA dans une autre dimension que le monde découvre aujourd’hui.

Pourquoi des IA au pluriel ?

D’après l’idée d’Alan Turing, une intelligence artificielle est valide à partir du moment où elle est capable de réussir le Test de Turing, à savoir de réfléchir comme un humain.

Sauf qu’en réalité, c’est une idée assez vaste et de nombreux spécialistes et scientifiques continuent de débattre sur la réelle définition de ce qu’est une IA. L’humain n’est pas seulement capable de réfléchir, il est également doté d’une conscience, de sentiments, d’intuitions ou encore de croyances. Chaque humain a, en réalité, sa propre façon de penser et d’analyser une situation ou un problème. Certains vont penser que mon article est génial et inspirant, d’autres diront que je n’ai rien compris au sujet car après tout je ne suis pas un spécialiste reconnu par ses pairs même si j’ai réussi le test de Turing…

A ce jour, personne, ou presque, en réalité, n’est capable de définir et d’appliquer les qualités requises pour une IA optimale et ainsi en donner la définition qui convient au plus grand nombre. Tout dépend de l’idée qu’on s’en fait par rapport à l’endroit où on se place ! Pour illustrer mes propos, il suffit de se souvenir du problème rencontré par les constructeurs de voitures à conduite autonome, lorsque le véhicule doit faire un choix lors d’une situation critique  : faut-il sauver le piéton ? Le conducteur ? La voiture ? D’après quels critères ? Le piéton est-il plus âgé que le conducteur ?

De nombreux adjectifs ou qualités sont cités par des grands noms de la science : rationalité, intentionnalité, intelligence, adaptabilité, conscience, empathie .. Est-ce qu’un militaire, un chef d’état, un dictateur, un chirurgien, un ingénieur de la tech 2.0 ou un artiste peintre ne vont pas se faire leur propre idée de l’intelligence artificielle et donc de sa définition, jusqu’à sa conception en fonction de leurs propres besoins ?

Qu’en est-il en réalité ?

A ce jour, il n’existe que deux familles d’intelligences artificielles :
L’IA spécialisée et l’IA générale (dite globale)

Les IA spécialisées

Les IA spécialisées sont celles dont tout le monde parle depuis quelques mois.
Ce sont des machines ou programmes restreints à une activité précise dotés de qualités humaines dans leur fonction uniquement.

Par exemples :

• IA génératrices d’images (Dall-E, Mid Journey, Lexica, instant Art, Blue Willow, etc)
• IA spécialisées dans l’imagerie médicale
• IA pour le trading en bourse et la finance
• IA pour rédiger des textes, des thèses, des romans, des BD
• IA pour coder des programmes informatiques dans n’importe quel language
• IA pour gérer le flux d’entrées au service des urgences des hôpitaux
• IA pour composer de la musique, créer des vidéos et la production de films
• IA spécialisée dans le droit
• IA pour piloter des engins motorisés comme des véhicules sans chauffeur
• IA pour rédiger, traduire, corriger du texte dans n’importe quelle langue
• IA pour développer une entreprise, son logo, son business plan, son site web
• IA pour la reconnaissance faciale, le suivi d’individu et la sécurité civile

La liste est très longue et s’allonge de jour en jour, le point commun de toutes ses IA est qu’elles sont capables de réfléchir et de prendre la meilleure décision à un problème donné à partir d’une simple phrase ou de quelques paramètres. Elles fonctionnent pour la plupart sur le principe du « Machine learning » à savoir qu’on leur injecte une base données qu’elles seront capables d’analyser pour en extraire la meilleure réponse ou prendre une décision.

Il existe deux procédés d’apprentissage de base pour le fonctionnement des IA.

Le Machine Learning qui consiste à analyser les données dans une base, plus la base est fournie plus le résultat sera pertinent.

Le Deep Learning qui est basé un réseau neuronal de Machine Learning, l’IA est capable d’aller chercher des informations toute seule, de les stocker et de les analyser.

Dans les deux cas, la machine se nourrit des informations pour apprendre et évoluer en permanence.

Un pc destiné à l’IA spécialisée est moins onéreux qu’on le pense, j’ai moi-même assemblé des pc pour un bureau d’étude travaillant pour le compte de l’industrie agroalimentaire avec des budgets inférieurs à 10000€ auxquels il faut ajouter le salaire d’un ingénieur en développement de Machine Learning en langage Python.
Pour d’autres applications, il faudra prévoir des budgets allant jusqu’à 9 ou 10 zéros. Voire plus pour une machine quantique destinée à des IA globales.

Les IA générales (ou globales)

Ces IA n’existent pas vraiment à 100 % Certaines comme Chat GPT s’en rapprochent.
Elles sont capables d’apprendre, de répondre dans plusieurs domaines mais sont encore loin d’avoir toutes les qualités des humains. Elles sont, pour l’instant, limitées par la puissance des calculateurs, d’où les investissements faramineux des géants de la tech pour développer les ordinateurs quantiques, qui sont des milliers de fois plus puissants et plus rapides que les calculateurs actuels.

On peut de fait conclure qu’à ce jour aucune IA (connue) n’est capable d’atteindre le niveau de fonctionnement du cerveau humain à une échelle globale, mais qu’elles dépassent nos capacités dans grand nombre de secteurs isolés, en terme de créativité, de rapidité, d’analyse et surtout de productivité.

De nombreuses erreurs persistent malgré tout, on a tous entendu parler d’inepties relatées par des IA, d’erreur de conception dans les images de synthèse ou des erreurs de raisonnement. Cependant, ce n’est qu’une question de temps, d’abord parce que Paris ne s’est pas fait en un jour, mais surtout parce qu’elles apprennent mille fois plus vite que nous…

C’est passionnant tout ce qu’on peut faire grâce à l’IA mais alors, où est le danger ?

L’emploi ?

De plus en plus d’articles foisonnent sur tous les métiers dont les IA pourraient remplacer les humains et ainsi détruire de nombreux emplois, même si en parallèle, il faudra de plus en plus de personnel qualifié pour créer, produire, entretenir ces IA en attendant qu’elle puissent le faire toutes seules…

Écrivain, juriste, DRH, psychiatre, designer, programmeur, auteur, secrétaire, médecin, responsable de production, trader, économiste, graphiste, créateur de site web, recherche scientifique… aucun secteur n’est épargné et ce n’est que le début.

De nombreux spécialistes dans ce domaine affirment au contraire que les IA sont une source incroyable de création d’emplois, d’investissements, qu’elles vont nous apporter des nouvelles technologies qu’il faudra produire, favoriser les sociétés de services pour former les gens, ou travailler avec des IA en tant que sous-traitant. Elles vont permettre de se concentrer sur la production de richesses plutôt que de réaliser des tâches répétitives et peu valorisantes.

Dans un entretien à la BBC, l’astrophysicien britannique Stephen Hawking craint que les humains, limités par une lente évolution biologique, ne puissent rivaliser avec l’intelligence artificielle.

« Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l’humanité », a affirmé le professeur dans cet entretien. « Une fois que les hommes auraient développé l’intelligence artificielle, celle-ci décollerait seule, et se redéfinirait de plus en plus vite », a-t-il déclaré. « Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés », poursuit M. Hawking, considéré comme un des plus brillants scientifiques vivants.

Elon Musk, le très controversé fondateur de Paypal, patron de Tesla, Space X, Neuralink (dont le but est de connecter les IA aux cerveaux humains…) continue depuis de nombreuses années à mettre en garde l’humanité contre l’intelligence artificielle globale, qui selon lui, pourrait mettre un terme à l’humanité dans les 5 prochaines années. Si rien n’est fait pour la réglementer, ce sera une arme mille fois plus dangereuse que la bombe nucléaire qui reléguera l’homme au statut de singe primitif dans le meilleur des cas.

Encore une fois, le débat entre le bien est le mal provient de l’humain qui a la possibilité de le transmettre à une IA, pour le meilleur ou pour le pire. L’IA peut nous aider à sauver la planète ou la détruire. Nous aurons les réponses à ces questions dans un futur proche.

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